Le futur est digital et notre avenir est intrinsèquement lié au rôle que nous ferons jouer aux nouvelles technologies dans la transformation de nos vies, la création de changements sociaux positifs, l’amélioration des conditions de vie dans nos communautés et en un mot, rendre le monde meilleur.

Le numérique, un levier pour faire porter sa voix au-delà des frontières
La première raison qui m’a personnellement poussé vers la création de mon blog en 2014-2015, c’était la recherche d’espaces en ligne appropriés pour me faire entendre. C’est une évidence qu’avec les réseaux sociaux on peut s’exprimer et être lu par des milliers de gens, et avec un blog c’est encore meilleur pour fédérer une communauté et mieux structurer ses contenus. Les jeunes ont besoin de ces espaces pour se faire entendre, mais mieux pour commencer très tôt à militer pour des causes justes qui rendent la société meilleure et plus respectueuse des droits humains. Les femmes ont besoin de canaux d’expression pour libérer leur plein potentiel, crier haro sur les discriminations et violences basées sur le genre et défendre leurs droits. D’où l’importance de les former sur les outils de visibilité en ligne à leur portée. L’objectif de cette action est de les renforcer sur la communication digitale pour leurs événements.
Quels contenus de formation pour renforcer l’inclusion des jeunes dans le digital ?
Pour mieux façonner l’éducation au numérique, avec mes collègues de l’association des blogueurs du Bénin, nous avons été dans les 12 départements du Bénin pour former de 2020 à 2021 plus de 500 jeunes filles et garçons grâce à un partenariat avec Plan International Bénin axé sur la campagne « AuxFilleslEgalité », pour l’égalité-genre. Pour les bénéficiaires de ce projet appelé « Digital à ma portée », ils et elles ont été initiés aux enjeux d’une présence digitale en ligne, les métiers du web 2.0 et les centres de formations appropriés pour avoir l’expertise et vite s’insérer sur le marché de l’emploi. Personnellement je m’occupe des modules en lien avec l’appropriation du code du numérique pour se prémunir contre les actes de haines en ligne, de violence, de cyber-harcèlement ou cyber-intimidation. L’objectif de cette communication c’est aussi les avertir sur les pièges d’une mauvaise communication en ligne qui pourrait les exposer à des poursuites judiciaires en cas de publications de fausses informations en ligne par exemple ou en publiant des contenus qui ne respectent pas les standards de la communauté sur les réseaux sociaux. D’autres types de contenus que je dispense également portent sur la création et l’animation d’un blog, les risques et menaces en ligne, la cyber-sécurité, la déconstruction des fakenews, l’identité et l’hygiène du numérique, la communication non-violente.... C’est aussi des occasions pour leur parler des avantages de s’impliquer très tôt dans le développement communautaire.

Comment assure-t-on le suivi de ces jeunes filles et garçons initiés au digital ?
Le besoin est réel d’après l’expérience terrain, mais les participants n’ont pas toujours les moyens de pratiquer les notions acquises. Donc pour assurer un suivi des formations, il y a une stratégie qu’on utilise à travers les groupes facebook accessible aux bénéficiaires pour continuer à leur donner des conseils ou pour faire des remarques sur les contenus qu’ils produisent. L’autre stratégie de suivi consiste à les associer à des campagnes digitales dont j’ai l’initiative ou confiée à l’association des blogueurs du Bénin pour les voir à l’œuvre et faciliter leur insertion dans les mouvements citoyens. Par exemple, sur l’une des solutions que j’ai créées pour la prévention des conflits sociaux et de l’extrémisme violent, la plateforme Tonafa, ils sont associés pour réfléchir sur les solutions en faveur de la paix via le blog ou identifiés pour être formés à la communication non-violente. Et le résultat est épatant, car ils sont créatifs, ils ont des idées simples mais innovantes de faire les choses.
Pourquoi avoir choisi de militer en faveur de l’inclusion des jeunes dans le numérique ?
J’ai compris très tôt l’importance du digital dans la vie des jeunes et les nombreuses opportunités qu’il représente face à la problématique du chômage. Alors, j’ai commencé par suivre des modèles de réussite dans le numérique comme Mylène Flicka et Ulrich Sossou, au Bénin, Alfa Diallo en Guinée ou Violaine Pierre en France que j’ai identifiés très tôt et qui m’ont coaché d’une manière ou d’une autre. Avant juste blogueur, aujourd’hui je m’emploie à développer des compétences numériques pour servir mes pairs, outiller les filles et garçons et leur donner le rudiment nécessaire pour tirer plein profit d’un internet ouvert et sécurisé, tout en veillant à leur bien-être et à leur santé numérique.

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